Salut à tous / Hola a todos!
En cette occasion, j’aimerais partager avec vous une expérience spéciale que j’ai vécue récemment. J’aime la Maison de la littérature (saviez-vous que cet endroit était la première église de style néogothique à Québec, construite en 1848, et qu’il est maintenant une belle expression architectonique?), donc j’ai pensé que ça serait une bonne place pour rencontrer un ami. Je suis arrivée un peu plus tôt que d’habitude (nous, les Mexicains, avons la réputation d’être toujours en retard), donc je me suis assise pour l’attendre à l’entrée. Juste à côté de moi, il y avait trois paquets (deux sacs à dos et un gros sac) attendant leur propriétaire, mais la chose qui a attrapé mon attention, c’est la cannette de haricots ouverte, à moitié mangée. Ça a piqué ma curiosité et donné une idée de l’individu qui avait laissé ses affaires pendant qu’il était aux toilettes.
Quand il est sorti, j’ai vu un homme d’environ 47 ans, mince, un peu faible, les cheveux gris semi-longs et emmêlés, les yeux verts et avec une petite tresse dans sa barbe, grise aussi, avec des traits sur son visage qui étaient rigides, mais avec les yeux très ouverts. Il a repris sa cannette et il a commencé à manger; je lui ai dit : « Bon appétit! ». Surpris, il m’a répondu « Merci », ensuite j’ai décidé de lui dire : « Bonjour! Je m’appelle Jïmena. Comment t’appelles-tu? » Encore surpris, il a dit : « Je m’appelle Monoloï ». Il a vu mes gros écouteurs et m’a demandé quel type de musique j’écoutais. C’était du jazz électronique. Ensuite, j’ai joué de la musique sur mon cellulaire, et lui écoutait attentivement.
Après je lui ai demandé comment il faisait pour survivre au froid. Il a répondu que c’était correct avec le manteau qu’il avait, mais que son chandail préféré avait été volé dans une auberge. Il était déçu de ce type d’endroits pour les itinérants car il y a des abus de la part du personnel qui travaille là de même que des autres sans-abris, donc il préférait être sur les rues que de supporter de tels abus.
Monoloï a été son surnom depuis l’enfance. Il est né à Saint-Justin, mais presque toute sa vie il a habité à Montréal. Et récemment, depuis 6 ans, il habite à Québec, où il reste à l’église Saint-Roch, mais il aime se promener dans le Vieux-Québec parce qu’il apprécie les beaux paysages de ce quartier. Aussi, il pense que c’est un endroit plus civilisé et moderne. Également, il en profite pour visiter les différentes églises du Vieux. Il aime aller écouter les concerts à l’église anglicane les jeudis et sur cette cathédrale il a exprimé qu’ils ne sont pas corrects. Après s’être baladé dans le Vieux-Québec depuis quelques années, il a conclu qu’ici les personnes disent plus de bêtises qu’à Montréal, surtout les femmes quand elles sont à la conquête.
Aussi, il a déclaré être fatigué de vivre toujours en alerte, parce que toujours il doit prendre soin de ses sacs, et aussi être attentif à toutes les choses inattendues de la vie sur la rue. Parfois il est ému par la haine que les personnes lui montrent seulement à cause de son apparence.
Après avoir parlé environ une heure, je devais partir pour rejoindre mon ami, qui avait changé l’endroit de notre rencontre. C’était dommage de partir après une conversation très intéressante avec une personne super gentille. Il m’a remerciée d’avoir parlé avec lui, a dit qu’il avait aimé raconter ses histoires. Avant de dire au revoir, il a pris un reçu et, en arrière, il a écrit mon prénom, sa prononciation, la date et l’heure comme un petit souvenir de notre conversation.
C’est une expérience que je n’oublierai jamais.
Merci Monoloï!!! C’était un vrai plaisir de te rencontrer.